Ce que je trouve intéressant est le résultat du projet sur l'impact de ce travail sur la diminution de la douleur : 72%, c'est pas mal non?
Les autres notions, je les ai également abordé dans des précédents articles, notamment sur comment gérer la douleur et la peur.
Très bientôt j'ai une autre surprise!
Traduction d'un article de Cinnamon Nippard, Berlin, paru le 4 septembre 2012.
Peu importe ce que nous
faisons, la peur et la douleur font partie de la vie. Mais la méthode Grinberg
dit qu’il faut plutôt focaliser sur la peur et la douleur que de vouloir les
éviter.
Que ce soit de se cogner le gros orteil, souffrir d’une
douleur chronique, ou de lutter avec la perte d’un être cher, nous
expérimentons la peur et la douleur à la fois émotionnellement et physiquement.
Si l’on va voir un physiothérapiste ou un psychothérapeute, ils vont
probablement ne traiter qu’un seul de ces symptômes : la douleur physique
ou bien le stress.
Mais la méthode Grinberg dit qu’en changeant notre attitude
à la douleur et à la peur, nous pouvons nous adressez aux symptômes physiques
en même temps que l’on améliore notre bien-être émotionnel et mental.
« Pire que la douleur
elle-même »
Jörg Seifarth est un chef de projet allemand et un grimpeur
professionnel. L’année dernière, il a commencé à souffrir d’une douleur au
coude et a essayé tout ce qu’il a trouvé depuis la psychothérapie jusqu’aux
médicaments anti-douleurs. Mais après 6 mois, il a eu peur d’avoir endommagé
définitivement son coude et a commencé à désespérer.
« Ma réaction personnelle à la douleur était en fait
pire que la douleur elle-même parce qu’elle m’empêchait de m’entraîner et cela
me frustrait et je devais vraiment déprimé », raconte Seifarth.
Puis il a participé à un projet de la Méthode Grinberg sur
les douleurs chroniques à Berlin.
Seifarth a trouvé la méthode assez peu conventionnelle au
début, mais la douleur est partie après les séances. Il a appris de nouvelles
techniques, qu’il a pu intégrer dans son échauffement.
La méthode Grinberg est une
discipline physique qui demande au client de focaliser sur la douleur
D’autres personnes sont venues avec des migraines, des
douleurs de dos, au niveau de la nuque, des épaules ou des genoux. Trois mois plus tard, 72 % des 180
participants ont rapporté que leur douleur s’était significativement réduite.
« Souvent quand nous avons mal, on retient sa
respiration et l’on essaie de bouger d’une manière qui va créer encore plus de
douleur. C’est exactement le genre d’efforts qui va faire que la douleur reste
et va même empirer», raconte Emily Poel, une praticienne de la Méthode Grinberg
basée à Berlin et qui travaillait sur ce projet.
Les praticiens essaient de montrer à leur client où ils
tiennent leur tension et les efforts pour ne pas sentir la douleur. Ils
demandent ensuite de les tenir et de les exagérer. Le but est d’enseigner à la
personne à reconnaître comment leurs muscles fonctionnent automatiquement afin
qu’ils puissent ensuite stopper la réaction dans le future.
« C’est plus encore qu’une conscience », raconte
un autre praticien de la Méthode Grinberg, Eylam Langotsky, « c’est une
discipline physique ».
Les praticiens enseignent ensuite à leurs clients
différentes manières de gérer la douleur et la peur, ce qui inclut de respirer,
des techniques de relaxation ou encore comment bouger de différentes manières.
« Enseigner contre
fixer »
La méthode Grinberg a été fondée par Avi Grinberg dans les
années 1980. Il s’est d’abord aguerri en tant qu’infirmier et a étudié
différentes disciplines comme la réflexologie, le yoga et les arts martiaux.
Mais après avoir travaillé avec des personnes souffrant de
problème physique chronique pendant de nombreuses années, Avi Grinberg a
commencé à se poser plusieurs questions.
Langotsky raconte que le but est plutôt d’enseigner aux
personnes que de les « fixer » - et cela pose différentes questions.
« Quel genre d’outils devraient être donnés aux
personnes ? Quel genre de discipline doivent-ils entraîner dans le but de
se sentir mieux ? Et comment peuvent-ils prendre la responsabilité de leur
propre corps, pendant que le praticien les guide plutôt que de les
guérir, » raconte Langotsky.
Les clients de la méthode Grinberg disent que la méthode les
aide aussi à se reconnecter avec leur corps. Comme nous essayons d’éviter de
sentir la douleur – nous avons aussi tendance à éviter les choses qui nous font
peur – mais elle arrive quoi qu’il en soit. Qu’il y est un accident de voiture,
une relation abusive ou des cicatrices physiques – toutes ces choses affectent
notre confiance en nous et nos relations avec les autres.
Grinberg dit que nous avons
besoin de changer notre relation à la peur et à la douleur
Anna Schmutte a essayé le Chi Gong, le TaiChi, le yoga,
l’homéopathie et la thérapie cognitive comportementale avant d’essayer la
Méthode Grinberg. Elle dit que toutes ces disciplines et thérapies l’ont aidée
jusqu’à un certain point mais que la Méthode Grinberg lui a donné plus d’outils
pratiques pour gagner de la force et de la clarté dans sa vie. « Quand
j’ai commencé, je me sentais beaucoup plus victime des circonstances dans
beaucoup de situations que maintenant. J’ai plus d’outils. Ce n’est juste plus
une option pour moi désormais de me voir comme faible », raconte Schmutte.
Esprit et corps
Pendant que la psychologie traditionnelle et la psychiatrie
focalisent sur l’histoire personnelle et la ré-écrire, les buts de la Méthode
Grinberg est d’enseigner aux personnes à identifier comment certains évènements
« stressants » ont été originellement expérimentés par le corps – et
comment ces évènements continuent de se manifester au travers de réactions de
notre corps, comme de retenir sa respiration ou de tendre certaines zones du
corps.
« Nous n’enseignons pas aux personnes à être confiance,
mais plutôt nous savons que si elles arrêtent leur insécurité, elles vont être
naturellement plus confiantes », raconte Vered Manasse, qui tient une
école de la Méthode Grinberg à Berlin avec Claudia Glowik. « Donc si on
regarde les personnes qui ont subi des traumatismes dans leur enfance, ce n’est
pas que je ne vais pas leur enseigner à être plus forte mais comment arrêter de
devenir insécurisé dans certaines situations et comment stopper d’interpréter
la situation d’aujourd’hui comme si c’était le passé . »
Glowik est également la présidente de l’Association
Internationale des Praticiens de la Méthode Grinberg. Elle dit que c’est
important d’aider les personnes à reconquérir leur corps comme un moyen de gérer la peur.
« Vous pouvez imaginer qu’avec des traumatismes, les
personnes peuvent avoir une relation très perturbée avec leur propre corps. Il
y a tellement de douleur affligée que c’est clair que certains symptômes vont
se développer au cours de années, » raconte Glowik.
Pas un substitut
Mais cette méthode n’est pas pour tout le monde. Des gens
différents requièrent différents types d’aide. Glowik dit que la Méthode
Grinberg n’est pas un substitut à un traitement médical ou à une aide
psychologique – et quand cela est nécessaire les praticiens de la Méthode
Grinberg recommande leurs clients aux professionnels adaptés.
« La méthode Grinberg n’est pas une recette contre la
peur ou que vous n’allez jamais plus vous sentir en insécurité dans votre vie.
Elle n’enseigne pas quelque chose en lequel vous pouvez croire et faire
toujours la même chose, » raconte Schmutte. « Ce que vous apprenez
est comment vous pouvez prendre plus de responsabilité pour vous-même quelle
que soit la situation que vous rencontrez dans votre vie. Et cela veut dire
beaucoup d’indépendance, de liberté et de discipline. »
Traduction d'un article de Cinnamon Nippard, Berlin, paru le 4 septembre 2012.
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